20240309

5589 Et ainsi m'abandonner au festin

Oh! Dans la vie, j'ai avancé 
Avec la dignité inébranlable 
De la reine Vashti 
Lorsqu'elle a refusé de franchir 
Le seuil majestueux 
Du roi Assuérus. 
Quelque chose m'a dit 
Qu'à ta rencontre, 
Mon moi intérieur 
Serait intimidé.

Mon front, relevé d'orgueil, 
Ne laissait pas s'égarer 
Mes yeux. 
Sans m'arrêter, je marchais, 
Sans regarder en arrière, 
Avec la peur 
De me transformer 
En statue de pierre et de sel, 
Comme si j'étais 
La femme de Lot.

Mais dans un des détours 
Imprécis de ta volonté, 
Tu as fait le tour de mes côtes, 
Tu as exploré mes atomes, 
Tu t'es approché, inflammable, 
De mon feu intérieur.

Puis ton être s'est mêlé au mien, 
Brisant mon abstinence d'amour.

Avec ton doux sourire sincère 
La cadence constante de mes pas 
Vers l'affliction a été brisée, 
Tu m'as fait franchir le seuil 
Dans lequel se tordait mon chemin 
Droit vers une troublante douleur.

Une magie éblouissante a explosé 
En moi, je me sentais 
Comme un volcan tremblant.

J'ai vécu le rugissement du Vésuve, 
Du Mauna Loa, 
Du Krakatoa, 
Du Popocatépetl.

Depuis, a été effacée
Mon angoisse générée 
Par la solitude 
Et ce que j'aspire c'est 
Que le nerf de ma jambe 
Se prolonge 
Et que mes poumons 
Ne se fatiguent pas au galop 
Et ainsi m'abandonner au festin 
De ton corps, 
Pour le reste des jours 
Qui m'attendent pour respirer.

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